Medef Réunion : enfin l'heure du choix pour les adhérents
- Yannick BEREZAIE
- 16 juin
- 4 min de lecture
Situation inédite depuis 2016, trois candidats se disputent la présidence du Medef Réunion qui tient son assemblée générale ce jeudi, au Cinépalmes de Sainte-Marie. Les adhérents y voteront entre 15h et 17h avant le début de l'assemblée générale ordinaire.
(Interview publiée dans "Le Quotidien" du 16 juin 2025 - dossier spécial élections au Medef Réunion - Propos recueillis par Cédric BOULLAND).
CB : Pourquoi vous présentez-vous à la présidence du Medef Réunion ?
YB : Notre territoire n’a jamais été aussi exposé aux bouleversements : transition écologique, pression sur les modèles économiques, crises multiples, mutations sociales. Ces transitions ne sont plus des perspectives : elles sont là, et elles bousculent notre quotidien, nos repères, nos entreprises.
Je me présente à la présidence du Medef Réunion parce que j’ai déjà agi. Parce que je ne suis pas là pour me servir, mais pour servir un collectif. Parce que j’ai l’expérience d’hier et l’expertise de demain pour construire un Medef Réunion d’impact, qui affirme une position claire sur les grandes transitions et qui ouvre la voie vers l’économie de demain.
CB : Comment jugez-vous le bilan de Didier Fauchard ?
YB : Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le bilan des trois mandats cumulés de Didier est globalement positif. Il a contribué à faire de notre organisation une structure d’envergure, enfin représentative du tissu économique local et respectée des pouvoirs publics. À l’échelle nationale, son engagement a permis au Medef Réunion de figurer parmi les Medef territoriaux les plus dynamiques.
Ce bilan est aussi le fruit d’un travail collectif, accompli grâce à l’engagement des administrateurs, des présidents de commission, des mandataires, de l’équipe de permanents, ainsi que de nombreux adhérents mobilisés tout au long de ces mandats.
À titre personnel, j’ai eu l’opportunité de m’impliquer à ses côtés, notamment à travers la responsabilité de deux commissions exigeantes — le numérique et la RSE. Je le remercie pour la confiance qu’il m’a accordé.
Mais après neuf années de gouvernance continue, sans véritable respiration démocratique, le moment est venu de repenser en profondeur notre gouvernance, nos méthodes de travail et surtout notre manière d’impliquer les adhérents dans nos travaux.
CB : Quel est le point de votre programme qui vous tient le plus à coeur ? Et celui que vous souhaitez mettre en oeuvre dès votre élection ?
YB : Comme n’importe quelle entreprise, le Medef Réunion doit digérer la croissance qu’il a connue ces dernières années et rendre son organisation plus efficiente.
Le point de mon programme qui me tient le plus à cœur répond à la nécessité de renforcer le lien direct avec les adhérents, quelle que soit leur taille ou leur ancienneté. Je veux que chaque entreprise, de l’entrepreneur isolé au grand groupe, se sente écoutée, accompagnée et valorisée. Cela suppose notamment de renforcer la transparence dans notre manière d’animer le réseau des adhérents directs et des syndicats de branche.
A ce titre, la première mesure que je souhaite mettre en œuvre est la création d’un baromètre trimestriel de la transformation des entreprises réunionnaises, pour rendre visibles les efforts et identifier les blocages. Cet outil doit nous permettre de prendre le pouls du terrain en continu, de mesurer notre impact et de rendre des comptes sur nos actions.
CB : Pourquoi les adhérents du Medef devraient-ils voter pour vous plutôt que pour l'un ou l'une de vos adversaires ?
Le 19 juin, les adhérents auront l’opportunité inédite depuis 2016, de choisir entre 3 voies possibles pour le devenir du Medef Réunion.
Celle de Katy qui propose une approche de rupture, guidée par la nostalgie d’un modèle qui a pu fonctionner à une époque, mais qui ne répond pas aux défis de demain. Elle s’est très peu impliquée dans notre organisation, mis à part depuis quelques semaines, et ses mandats nationaux dans d’autres organisations ne sont pas compatibles avec l’exercice d’une fonction de présidence pleine et exclusive.
La voie que propose Laurent s’inscrit dans une continuité aveugle en considérant que notre organisation peut continuer de fonctionner telle quelle alors même que ces dernières semaines ont révélé des fragilités et des divisions qui ont malheureusement beaucoup déstabilisé nos adhérents.
De mon côté, je défends une transformation maîtrisée, lucide et cohérente. Le Medef Réunion montre des limites dans son fonctionnement actuel. Il est temps de faire évoluer notre organisation pour relever les défis de demain et répondre aux nouvelles attentes de nos adhérents. Les défis qui nous attendent nous imposent de jouer groupés. On ne peut plus se permettre d’opposer les mondes pour avancer.
CB : Le Medef s'est divisé à l'occasion de cette campagne électorale. Comment ferez-vous pour fédérer l'ensemble de ses adhérents après le 19 juin ?
YB : Oui, cette campagne a révélé des désaccords, parfois vifs, au sein de notre organisation. En ce qui me concerne, je ne crois pas à une division durable. Je crois à un moment de clarification, parfois nécessaire dans la vie démocratique d’un collectif. C’est pourquoi j’ai adopté une posture d’ouverture, d’écoute et de dialogue tout au long de cette campagne.
Le 19 juin n’est pas un aboutissement, mais un commencement. Depuis quatre mois, je prépare un projet qui dépasse cette échéance parce que le 20 juin, je veux réunir notre conseil d’administration autour d’un projet fédérateur, riche de sa diversité, ancré dans le réel et résolument tourné vers le bien commun.
Je crois profondément en la force de l’entreprise, sa capacité à proposer un espace où les mondes se croisent et où le dialogue est mis au service d’un collectif, d’une raison d’être commune et de l’accomplissement de chacun.
Le 20 juin, j’ouvrirai la voie d’un nouveau modèle de gouvernance, plus inclusif, participatif et qui place l’intelligence collective au cœur de nos débats.
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